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samedi 2 octobre 2010

Le dilemme du fund raising militant

Parmi les associations qui défendent tel ou tel point de vue dans le débat civique dans notre pays, il en existent certaines qui se trouvent à la charnière entre un groupe de pression (lobby) à la mode étatsunienne et le groupe de recherches (think-tank).

Leur nature entre-deux trouve une de ses sources dans la faiblesse des financements privés pour ce style d'action civique en Europe. Faute de moyens comparables à leurs grands-frères d'Outre-Atlantique, ces organismes n'ont d'autre ressource dans notre pays que de faire appel à la générosité du public.

Une génération plus tôt, des organisation discrètes comme par exemple le GRECE ou la Cité catholique ou encore l'Opus Dei ont fait appel à la générosité de leurs membres et à celle d'amis choisis, approchés un à un, qui sous des appellation diverses ont accepté de verser de l'argent pour une cause. La droite laïque désignait cette structure comme le « Club des mille » ou chez les catholiques les donateurs recevaient le joli nom de « coopérateurs ».

Puis est venue la révolution du fund raising à l'américaine sous l'impulsion de pionniers comme le regretté François Laarman, un de ces hommes qui font bouger les sociétés.

Toutefois, le fund raising fondé sur l'usage massif du marketing direct entraîne des dérives dont nous devons être les premiers à prendre garde.

La plus grave de ces dérives est que le marketing direct possède une logique propre qui contraint son utilisateur à penser le marketing comme une fin en soi et non plus un moyen. C'est criant dans le choix de certains thèmes ou axes d'action.

C'est d'autant plus vrai pour les associations qui se lancent exclusivement par cette voie.

Enfin, et je m'arrête là, le marketing direct a tendance a générer une « bulle » d'adhérents ou de sympathisants (nom donné aux donateurs de plus de douze mois) dont les résultats financiers justifient guère plus que d'honnêtes revenus à ceux qui font tourner la machine.

Il en découle une influence réelle sur la vie civique de notre pays qui se réduit à rien.

J'ai en tête quelques exemples caricaturaux. Mes lecteurs aussi.

Il est important, à la fois pour ceux qui conçoivent les campagnes que pour ceux qui les commandent, de toujours penser à prendre en compte le monde réel, la vraie vie. Notre travail se doit d'avoir une finalité sociale, civique et même politique au sens noble du terme.

Le merketing direct au service du fund raising est un moyen au service d'une cause réelle, bien palpable. Les auditeurs qui financent Radio courtoisie ont un extraordinaire ROI tout comme les donateurs à la Fondation pour l'Ecole, la Fondation Pasteur ou encore Aide à l'Eglise en détresse ou tant d'autres.

Ne l'oublions pas.

lundi 20 septembre 2010

Attention Contribuables !

François Laarman était un génie de la communication et l'association Contribuables associés est probablement une de ses plus belles réussites.

Aujourd'hui, François Laarman n'est plus et son bébé préféré vogue vers d'autres horizons sous la houlette d'une nouvelle direction.

Score Marketing, qui a tant fait pour le succès de Contribuables associés, a rompu ses liens avec cette association et se consacre à des causes militantes qui font progresser notre société.

Ce sont les choses de la vie. Les amitiés comme les relations se font et se défont.


Un exemple de la présence dans les médias de l'association Contribuables associés.

Contribuables associés ne semble pas avoir souffert de cette séparation, sa présence dans les médias est grande et son travail en communication de qualité. Voici quelques jours, j'avais été frappé par l'excellence de leurs courriels et j'ai publié sur Facebook un commentaire très favorable.

Mais ce matin, j'ai eu un choc en recevant un courrier de recrutement posté le 13 septembre 2010 par Contribuables dont voici la première page :


La date qui figure en haut à droite a été ajoutée par ma secrétaire en ouvrant le courrier. Sur l'original ne figure aucune date.

Or, j'ai une bonne mémoire des mailings qui arrivent dans ma boîte aux lettres et je me suis souvenu du courrier de la même association reçu voici un peu plus de deux ans :


Comme vous pouvez le voir, le texte est identique à la virgule près. La seule différence visible réside dans le code d'identification. A droite pour l'un, à gauche pour l'autre.

Je comprends très bien qu'on ne change pas une équipe qui gagne. Avenir de la culture exploite depuis dix ans le même message dont l'accroche est identique d'année en année : « Après la vision d'un film porno…» mais ils changent le reste de la lettre en l'adaptant au passage du temps. Rien de choquant dans tout cela.

En revanche, il est incompréhensible que Contribuables associés, une association sérieuse, qui ne manque ni de moyens ni de personnel, adresse à deux ans de distance le même message faisant des allusions répétées et précises à l'actualité de 2008.

Que se passe-t-il ? Ils sont en manque de copywriters ?

L'argumentaire du texte repose sur la réforme des régimes spéciaux de retraite et sans préciser l'année, donne au lecteur l'impression qu'il s'agit d'événements récents. On trouve une référence au sondage IFOP « du 13 novembre dernier » dans les deux lettres. De toute évidence il s'agit d'un sondage de novembre 2007.

Les données fiscales et statistiques citées datent de 2006 et 2007. Il n'y a rien eu depuis ?

Enfin, la lettre (tout comme leur site) annonce plus de 140 000 membres actifs. Ce chiffre sans changement depuis deux ans interpelle le sens commun et celui qui connaît un peu le marché ne peut que rester dubitatif devant une telle affirmation.

Une pareille bourde nuit considérablement au marketing direct d'une association aussi importante que peut l'être Contribuables associés. Elle révèle une désinvolture incompréhensible à l'égard de leurs prospects qui doit être corrigée d'urgence.

Dans le contexte actuel, avec la réforme du régime des retraites, les munitions ne manquent pourtant pas à cette association pour mettre à jour en cinq minutes leur lettre qui par ailleurs est très bonne.

Quand on reproche aux autres de ne pas travailler assez, il est paradoxal d'avoir une communication de feignant.

jeudi 3 décembre 2009

La mort d'un grand Monsieur du fundraising en France

François Laarman est un de ces hommes qui en coulisse ont beaucoup contribué à changer la société française. Aux côtés d'Alain Dumait, il a su parmi les premiers adapter les méthodes américaines d'action politique par le biais du marketing direct et du fundraising.

Voici, sur le site des Contribuables associés, l'hommage de son ami Alain Dumait.

Hommage à François Laarman, fondateur de Contribuables Associés

Hommage à François Laarman, fondateur de Contribuables Associés

Avec beaucoup de tristesse, nous avons appris, par sa famille, hier mardi 24 novembre 2009, le décès de François Laarman. Il venait d’avoir 70 ans. Une maladie douloureuse l’a emporté. Une cérémonie religieuse est organisée pour lui à Saint-Julien-le-Pauvre le lundi 30 novembre à 11h30.

Pour nous, François était avant tout le fondateur de Contribuables Associés. C’est lui, et lui seul, qui en avait eu l’idée, sur le modèle d’une organisation américaine qu’il avait rencontrée à Washington au début des années 80 (National Taxpayers Union). C’est lui qui l’a mené jusqu’à son accomplissement.

Entre 1985 et 1990 (nos statuts ont été déposés à la Préfecture de police de Paris le 9 février 1990), François élabora en détail le projet de notre association et s’efforça de rassembler autour de lui quelques amis qui constituèrent avec lui le premier « bureau ».

Il y avait Bernard Legrand, compagnon de route de François à l’Institut La Boétie (où il était chargé de mission, et à ce titre, auteur de nombreuses brochures sur l’urbanisme) ; Bernard Zimmern, fondateur de l’iFRAP en 1985 ; la collaboratrice de ce dernier, Carole Néaumet, et Xavier de Mazenod, également à l’iFRAP.

Pour ma part, éditeur de presse et par ailleurs maire du 2e arrondissement de Paris, enthousiaste à l’idée de participer à ce combat contre les gaspillages publics, j’acceptais d’être le premier président de Contribuables Associés.

Il ne fallut que quelques mois à François pour mettre notre association sur orbite, en utilisant, pour la première fois en France, au titre d’une association civique, l’outil du marketing direct.
La suite est bien connue de nos adhérents. Nous sommes aujourd’hui forts de quelque 146 000 membres, et de loin, la première organisation civique française.

Chaque année, la célébration du « jour de la libération fiscale » constitue un rendez-vous incontournable avec l’opinion publique. Notre journal « Le Cri » est dans les kiosques. Notre site d’informations en continu lecri.fr s’affirme comme l’un des tous premiers dans sa catégorie. Nos Rendez-vous parlementaires, à l’Assemblée nationale, sont suivis par plus d’une centaine de députés.

Certes, François s’était rapidement tourné vers d’autres combats. Pour aider au lancement de « Sauvegarde Retraites », « SOS Education » et « L’Institut pour la Justice ». Mais le succès et la pérennité de Contribuables Associés resteront, j’en suis sûr, l’une de ses plus belles réussites.

Au départ, François était un artiste. Elève de l’école des Beaux Arts à Paris il était ensuite devenu architecte. Qui ne l’a pas vu dessiner, sur son petit calepin, ne pouvait pas mesurer la finesse de son trait qui était aussi celle de son esprit.

Il était né à Leyde aux Pays-Bas, d’une famille catholique. Il était donc naturellement européen et citoyen du monde. Il parlait plusieurs langues, dont l’Anglais, parfaitement. Car il avait travaillé à New York comme architecte urbaniste, avant de faire ce métier au sein du groupe français SERETE, en poste notamment en Arabie saoudite.

C’est d’ailleurs au cours de ces expériences qu’il fut personnellement confronté au problème de la corruption de certains élus et qu’il y puisa, sans doute, la motivation du combat que nous symbolisons aujourd’hui…


Intellectuel, homme d’action, artiste, homme de culture, il était capable de réciter par cœur, et pendant des heures, Rousseau, Lamartine, Chateaubriand ou Shakespeare…


Sans doute serait-il surpris que j’ajoute qu’il a aussi joué un rôle politique important. Mais le paysage français serait-il le même en 2009 si Contribuables Associés n’existait pas ? Sans parler des autres groupes de pression, cités plus haut, aujourd’hui très solides, qu’il a contribué à construire…

L’ultra-gauche ne s’y est d’ailleurs pas trompée qui, dès la fin des années 90, en fit l’une de ses cibles…


Je me fais l’interprète de notre conseil d’administration pour témoigner à sa famille l’expression de nos condoléances et de notre souvenir fidèle et admiratif.

Alain Dumait