mercredi 23 novembre 2011

A quoi ressemble l'écritoire d'un fund raiser ?

Le blog Luggage is My Life de Tom Ahern a une belle photo de plan de travail que je vous invite à découvrir.

A la différence de moi, je constate que Tom Ahern conserve encore l'usage du crayon et du papier.

samedi 19 novembre 2011

Succès sans précédent pour l'Institut pour la Justice

Selon mes sources, la campagne de recueil de signatures lancée par l'Institut pour la justice est un succès sans précédent. La rumeur prétend sur leurs serveurs maison ont saturé et qu'ils ont dû faire appel à des prestataires extérieurs.

Selon un communiqué de l'IPJ, le « Pacte 2012 pour la Justice », lancé seulement depuis dix jours sur Internet, a franchi hier le cap symbolique des 750 000 signatures du pacte écologique de Nicolas Hulot. Le 18 novembre, le compteur indiquait 850 000 signatures traduisant ainsi un engouement citoyen inédit motivé par la qualité irréprochable du message envoyé par mail et qui a été diffusé viralement dans le net. A l'heure où j'écris ce blog, le compteur a dépassé 992 000 signatures. Le million n'est pas loin.

Toujours selon le communiqué, le vidéo témoignage d’un père de victime Joël Censier accompagnant les propositions du Pacte 2012 contribue à sensibiliser chaque citoyen à l’état actuel alarmant de la Justice en France. Joël Censier appelle à se mobiliser pour une réforme en profondeur du système judiciaire afin de rééquilibrer la Justice en faveur des victimes en signant le Pacte 2012. Ce Pacte, constitué de cinq propositions d’intérêt général, a été élaboré par des experts (magistrats, avocats, juristes, psychiatres) et a pour objectif de garantir à chacun le droit à une Justice équitable.








L'Institut pour la Justice a ouvert un site dédié qui est un modèle du genre. Simple et efficace. A gauche de l'écran, les échos presse; au centre, les personnalités qui soutiennent le Pacte (dont le très médiatique Gilles-William Goldnadel); à droite, l'actualité et la possibilité de télé charger le dossier complet.

Parmi les échos presse, en voici un sur RTL qui mérite l'oscar de l'attaché de presse.


La mécanique de signature du Pacte est parfaitement étudiée. Le pétitionnaire est encouragé à donner son adresse. Quand on sait le mal que l'on a en France à accéder à des fichiers de personnes motivées, l'IPJ et sa maison mère ont réussi à mettre la main sur un trésor digne des mille et une nuits du marketing direct.

Évidemment, les esprits chagrins ne manquent pas.

La presse d'extrême-gauche s'en donne à coeur joie : Rue89,

Le blog de maître Eolas est sévère avec le Pacte, mais il fait l'effort de l'analyser en détail.

Voici l'introduction de son long post :

Depuis quelques jours, un appel à signer un “Pacte pour la justice” en vue de l’élection présidentielle de 2012 circule sur internet, émanant de l’Institut pour la Justice (IPJ), que mes lecteurs connaissent bien, hélas pour eux.
Dans un premier temps, j’ai consacré à cette initiative le traitement que je réserve à toutes celles de l’IPJ, c’est-à-dire mon plus profond mépris.
Mais je dois reconnaître que l’IPJ est en train de réussir son coup, avec sa méthode habituelle : mettre en avant la douleur d’une victime qui se défend de mettre en avant sa douleur, des affirmations que rien ne vient étayer si ce n’est la parole de la victime, étant entendu que quiconque est contre est un salaud qui méprise la douleur d’un père, un droitdel’hommiste bobo naïf, et bien évidemment l’ami du crime.
J’ai quand même été quelque peu soulagé de constater que sur la centaine de personnes qui m’ont signalé ce lien, la plupart avaient une approche méfiante et voulaient des explications. Car des explications, ce fameux message n’en contient pas le début d’une. Le lire avec un minimum d’esprit critique ne peut que révéler cette évidence, mais vous allez voir qu’il est fait justement pour neutraliser d’entrée votre esprit critique.
Puisque la justice, qu’invoque l’IPJ, mais seulement dans son intitulé, exige un débat ou chaque point de vue peut s’exprimer, je vais donc répondre à ce message, par des faits, des explications, des arguments, bref, par la Raison. Je suis désolé de devoir apporter une réponse critique à Joël Censier, dont je ne puis que comprendre la douleur et la colère, c’est une position que je n’apprécie nullement. Mais c’est lui qui a choisi de porter son histoire dans un débat public et d’en faire un argument politique. Je respecte ce choix, mais il entraîne des conséquences, dont celle de devoir supporter la critique.
Commençons par une analyse du propos de Joël Censier, avant de terminer par une analyse de la démarche de l’IPJ, dont je rappelle qu’il n’est ni un Institut, ni pour la Justice, mais une simple association de 1901 essayant de promouvoir des thèses ultra-répressives sous un vernis pseudo-scientifique, qui revendique sur son site “400 000 sympathisants” mais non adhérents, c’est à dire des gens dont l’implication a été un clic sur internet mais dont aucun n’a souhaité verser la moindre cotisation. Les candidats sollicités feraient bien de s’en souvenir.

Liree la suite sur son blog.

Et l'IPJ lui a répondu point par point.

Maître Eolas n’apprécie pas les propositions du Pacte 2012 pour la Justice. C’est son droit.

Mais plutôt que d’expliquer en détail en quoi ces propositions seraient inappropriées, il se livre à une attaque en règle du témoignage appelant à signer le Pacte – le témoignage de Joël Censier, dont le fils Jeremy a été tué en 2009.

L’intégralité du témoignage de Joël Censier est vrai et authentique. Il est partie civile au procès et a donc accès à l’intégralité du dossier d’instruction. Le billet de Me Eolas, lui, est rempli de contre-vérités parce qu’il est extérieur à l’affaire et n’a pas accès au dossier :
  • Son billet est truffé d’erreurs factuelles et de mise en doute éhontée de la véracité du témoignage d’un père de victime
Dès le début du billet, Maître Eolas prétend par exemple que « il est manifestement impossible que l’agresseur de Jeremy ait su que son père était policier puisque les faits ont eu lieu à Nay et que Jérémy habitait dans le Gers à 200 kilomètres de là ».

Pourtant, la réalité est que deux des mis en cause connaissaient Joël Censier et Jeremy (le juge d’instruction a d’ailleurs été extrêmement surpris lorsque Joël Censier les a reconnus sur les photos qui lui ont été présentées).

Autre exemple, Maître Eolas dit « Cette anecdote est curieuse » et dit « prendre ces affirmations avec des pincettes » quant au fait que Joël Censier se soit vu présenter une convocation à la gendarmerie lors de la reconstitution. C’est pourtant la stricte vérité et cette mise en doute n’honore pas Me Eolas.
  • Loin de « dramatiser » la situation, Joël Censier a au contraire atténué la dureté des faits, par pudeur
Maître Eolas parle de « dramatisation ». Ainsi, il conteste le terme de « barbarie inimaginable » dans les termes suivants : « En réalité, Jérémy Censier a reçu cinq coups de couteau dont deux mortels et des coups de pied une fois au sol. Voilà pour la « barbarie inimaginable ».

Chacun jugera si ces seuls faits relèvent ou non de la barbarie, mais précisons que Joël Censier, par pudeur, s’est gardé de dire qu’un témoin avait vu l’un des jeunes sauter à pieds joints sur la tête de son enfant.

Autre fait non mentionné dans la vidéo, et qui aurait été utilisé si le but avait été de « dramatiser » : les aveux du principal suspect ont été annulés, pour vice de procédure, et ne pourront plus être utilisés contre lui.

Ce n’est pourtant pas un « petit » dysfonctionnement. C’est un coup de tonnerre, une décision sur laquelle  va s’appuyer l’avocat du présumé tueur pour demander l’acquittement de son client.
  • Le seul élément fondé du billet de Me Eolas est de dire que Joël Censier n’utilise pas, à un moment donné, le terme juridique approprié
Joël Censier parle d’une « demande de mise en état du dossier », alors qu’il s’agissait plutôt d’une demande de passer en revue l’instruction.

Voilà pour les faits.

Sur le fond, Me Eolas juge parfaitement normal le fonctionnement d’une Justice qui remet en liberté, sans contrôle judiciaire dans un premier temps, un meurtrier présumé pour la simple raison que des délais de procédure n’ont pas été respectés. C’est son droit, mais c’est le cœur du désaccord avec les soutiens du Pacte 2012.

Pour Joël Censier, pour l’Institut pour la Justice et pour tous les soutiens du Pacte 2012, c’est au contraire le signe d’une Justice qui a perdu de vue sa mission première de protection des citoyens.

Or seule une réforme en profondeur du système judiciaire pourra rééquilibrer la Justice en faveur des victimes : c’est l’objet du Pacte 2012. Et c’est précisément ce qui relie l’affaire Censier à ce Pacte 2012 : la nécessité de reconnecter la Justice aux préoccupations des citoyens.

Pour en savoir plus :

Réaction de Joël Censier au billet de Me Eolas

" Je voudrai dire à ce Monsieur que durant toute ma carrière de Policier, j’ai été l’objet d’invectives en tout genre, tant sur la voie publique, qu’à l’intérieur-même de nos locaux. Je n’y ai porté aucune importance, car nombre d’entre ces gens se trouvaient en situation d’alcoolisme avancé, voire en position sociale pitoyable ou en situation de flagrance délictuelle, voire criminelle.

Leur brutalité verbale les amenait  à déverser leur venin sur les représentants de l’ordre, une manière, somme toute, exutoire qui faisait retomber la pression qui pesait sur eux avant une éventuelle interpellation en règle.

C’est une première que celle d’entendre et de lire les propos vexatoires d’un individu dont l’intelligence, pour un homme qui se dit, homme de loi, s’est arrêtée au niveau bien en-dessous de ce que j’ai pu rencontrer dans ma carrière professionnelle. Chapeau bas à l’homme de loi dont la notoriété intellectuelle, dans le cas d’exemple, se situe à hauteur du caniveau parisien."

En guise de conclusion

Dans ce blog, modeste, consacré au fund raising, je ne m'attarde pas sur le fond des propositions, mais m'intéresse davantage à la technique mise en oeuvre.

Sur ce plan, le travail de l'Institut pour la justice est remarquable. Les résultats de leurs actions sont là pour en témoigner.

 La mobilisation des pétitionnaires témoigne de la sensibilité de l'opinion sur la question de la sécurité et indique le déphasage des faiseurs d'opinion par rapport aux citoyens.

L'Institut pour la Justice est le révélateur d'un sentiment de manque de justice dont les politiques doivent tenir compte.




Le fund raising contribue au débat démocratique

Dans la majorité des sociétés démocratiques, il existe deux systèmes de financement de la vie politique et des appareils des partis.

Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les partis sont financés par des donateurs, tant personnes physiques que morales. Ce qui a pour conséquence que les intérêts particuliers et collectifs des donateurs ont une influence considérable sur les choix des partis. A titre d'exemple, le Labour est resté longtemps sous l'influence des syndicats et le Parti conservateur sous l'influence des milieux d'affaires.

Un candidat n'ayant pas l'appui de généreux donateurs peut difficilement concurrencer ceux qui ont les poches pleines et qui peuvent acheter massivement des espaces publicitaires.

Dans les autres pays, l'Etat contribue avec largesse à la vie politique. Mais les partis établis ayant fixé les règles, il est très difficile pour une nouvelle formation ou un parti très minoritaire de satisfaire aux conditions requise par la loi pour avoir accès à la manne officielle.

Dans ces deux situations, le fund raising apporte des solutions à tous ceux qui sont en dehors du système.

Aux Etats-Unis, la campagne de Ron Paul est un exemple de mobilisation des citoyens pour financer l'homme politique qui représente leurs espoirs.  Vois l'article du New York Times en fin de post.

En France, du Front national au MPF en passant par les Identitaires, le fund raising est une source indispensable de financement pour permettre à ces formations de faire entendre leur voix.

D'un côté de l'Atlantique comme de l'autre, c'est la générosité de donateurs individuels quyi rendent l'exercice de la démocratie possible.




Niche Voters Giving Paul Momentum in Iowa Polls

VINTON, Iowa — Steve and Cindy Anders belong to one of Iowa’s most politically savvy movements — Christian home-schoolers, whose organizing on behalf of Mike Huckabee in 2008 was one of the secrets behind his upset victory in the state’s Republican caucuses.
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Daniel Acker for The New York Times


Two Iowa polls this week showed Ron Paul in a statistical tie for first.
This year, the Anderses are behind Representative Ron Paul of Texas, who supports drastically shrinking the federal government and closing the Education Department.

In a year when the Republican field is unusually fractured, with front-runners coming around as often as carousel ponies, Mr. Paul’s ability to mobilize niche groups like home-schoolers may make a big difference. His campaign, which has won a number of straw polls and is picking up momentum, has demonstrated its ability to organize and mobilize supporters, which is particularly relevant in Iowa, where relatively small numbers can tip the scales in the caucuses.

For his part, Mr. Anders was looking forward to a meeting with a Paul campaign staff member to strategize “how we can go to work for Ron Paul.”

“Home-schoolers are really independently minded,” Mr. Anders said, estimating that most of the 10 other families in his Saturday morning coffee club in Council Bluffs, Iowa, supported Mr. Paul. “He believes the federal government has no role in education, as most home-schoolers will agree.”

Home-school families are among the lesser-known converts to Mr. Paul — along with small-business owners and voters well past college age — who have helped him build support beyond his fierce core of followers, often young people.

His support has usually added up to less than 10 percent in surveys of likely Republican primary voters.

But now, thanks to the best organized grass-roots campaign in Iowa and heavy spending on television advertisements that portray him as consistent while other Republicans have flip-flopped, Mr. Paul is breaking through that ceiling, giving rise to a once far-fetched scenario — that he might win the state’s caucuses on Jan. 3.

“I’m buying Ron Paul today,” said Craig Robinson, a former political director for the Republican Party of Iowa, who on Wednesday sent a Twitter message saying, “Ron Paul’s Iowa Campaign Office was abuzz at 8 p.m. tonight when I drove by on my way to the bank. Impressive.”

Two state polls this week show him in a statistical tie for first. One, released Monday by Bloomberg News, showed Mr. Paul winning 19 percent of likely Republican caucus voters, within the margin of error with Herman Cain, Mitt Romney and Newt Gingrich.

The Bloomberg poll showed that about two-thirds of Iowa respondents had been contacted by the Paul campaign by phone, e-mail or a knock on the door, more outreach than any other candidate.

“We’ve been out-hustling the other campaigns,” said Jesse Benton, Mr. Paul’s national campaign manager.

Because of strong fund-raising from small donors on the Internet, the campaign has been able to saturate the Iowa airwaves with ads. It has outspent all others — $2.5 million on TV and radio commercials in Iowa and New Hampshire (where a Bloomberg poll had Mr. Paul in second place this week behind Mr. Romney). It plans to spend $4 million more before the voting in those two states begins in less than two months.

The ads highlight Mr. Paul’s message of deep cuts to government spending and conveniently avoid his isolationist foreign policy, which risks turning off undecided voters.

Chuck Walsh, who works for his family’s G.M.-Toyota dealership in Carroll, Iowa, is a recent convert to Mr. Paul.

“I don’t think I was his core type, the young college type,” said Mr. Walsh, 42, a volunteer firefighter and veteran of the Persian Gulf war. He voted for Mr. Romney in 2008 and was leaning toward him again this year, but he changed his mind because the federal government, he said, needs more drastic cuts than Mr. Romney proposes.

Mr. Walsh felt squeamish coming out as a Paul supporter. “The reaction is, ‘Oh, the guy is fringe, he’s crazy,’ “ he said. “People tell me, ‘You’re throwing away your vote.’ I said to myself: ‘Chuck, you wore the uniform, you fought for the right to vote. If you’re voting with your heart, I don’t think you’re throwing away your vote.’ “

In making his third run for the presidency, Mr. Paul, 76, has benefited from the splitting of the social conservative vote in Iowa among a number of candidates, and from the fact that this year jobs and the economy trump concerns over abortion and same-sex marriage.
Four years ago, Mr. Paul stumped around the state, warning that the country was heading for financial calamity because of Washington’s overspending. This year he appears in the same hotel ballrooms, and many regard his message as having been prescient.

But even as he picks up support, very few independent strategists see a path for him to the Republican nomination.

“I don’t think he’s going to be the nominee,” said Steve Roberts, a former chairman of the Republican Party of Iowa. “But he’s certainly in a rarefied atmosphere for him.”

Tim Albrecht, a top aide to Gov. Terry E. Branstad of Iowa, said, “His biggest hurdle is his foreign policy piece.”

“I figured he’d get 16 percent in the caucuses,” Mr. Albrecht added. “Right now he’s polling around 20 percent. That’s enough to be in the hunt this year because it’s so splintered and wide open. But he’s got to continue expanding his message to collect more voters.”

At an event at the Pizza Ranch in Vinton, Iowa, on Friday, the 40 or so voters who came to hear Mr. Paul speak were a cross-section of his core supporters and curious newcomers. The faithful sported their “Ron Paul Revolution” caps and T-shirts.

Lynn Rinderknecht, an organic farmer, said, “I’m kind of leaning toward Ron Paul,” though he noted that the conservative talk radio hosts Rush Limbaugh and Mark Levin, where he gets a lot of his news, “don’t like Mr. Paul because of his ideas about the military.”

Mike Dulaney, a retiree, liked Mr. Paul’s book “End the Fed” but questioned his stance on Iran. Mr. Paul had said that Iran’s quest for a nuclear weapon, as documented in a recent international report, was overblown.

“I disagree,” Mr. Dulaney said. “I think Ahmadinejad is a very dangerous person who’s going to try to prove something,” he said, referring to Iran’s president, Mahmoud Ahmadinejad. He favored Mr. Romney, he said.

Lucy Reese, an independent, said she disagreed with many of Mr. Paul’s positions, including his opposition to abortion rights. But she agreed with his focus on the currency system and on auditing the Federal Reserve.

“I am reluctant to commit to anybody, but if I had to pick, I’d pick Ron Paul,” she said.