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jeudi 25 août 2011

Quel est le vrai visage des Français ?

Intéressante question à laquelle Bernard Petitjean, patron du cabinet Seprem, apporte une réponse dans sa lettre Matière à réflexion n°91 :

Les vacances ont, entre autres intérêt, celui de nous faire sortir des microcosmes dans lesquels nous vivons et de nous faire découvrir les « vrais gens » qui constituent les cibles auxquelles s’adressent les médias et les communicants.

Durant l’été, lepoint.fr a compilé des centaines de données pour définir un portrait-robot statistique de ce Français moyen que cherchent à toucher tous les médias généralistes. Le résultat ne manque pas d’intérêt si on le met en perspective par rapport aux sujets valorisés par les médias et aux traitements qu’ils utilisent.

Le Français moyen est en effet une Nathalie Martin de 40 ans qui pèse 62,4 kilos pour 1,62 mètre, chausse du 38, a voté Nicolas Sarkozy et se définit comme catholique comme 64% des Français et hétérosexuelle comme 96%. Elle a un niveau d’études inférieur au bac comme 54,7% des Français, gagne 1.793 euros par mois (soit 20% de moins que son homologue masculin), épargne 16% de ses revenus et produit 390 kilos d’ordures par an.

Ce Français moyen est technophile : il téléphone en moyenne 28 heures par an, envoie 1.096 SMS et surfe 833 heures sur Internet. En matière de médias, il passe 1.138 heures par an devant son téléviseur, mais c’est à la radio (qu’il écoute 15 heures par semaine) qu’il fait le plus confiance pour s’informer. Durant son temps libre, il lit régulièrement 6,5 titres de presse magazine différents.

L’importance du nombre de magazines différents lus par nos contemporains nous alerte sur les limites d’un exercice consistant à ne prendre en compte que ce qui est commun, ou au moins majoritaire. S’il existe plusieurs dizaines de magazines féminins, de décoration ou d’information, mais aussi de radios et de télévisions, c’est en effet bien parce que ce qui différencie les individus est parfois plus important que ce qui les réunit !

Pour prendre en compte cet aspect des choses, Le Nouvel Observateur (N° 2439 du 4/08/2011) s’est aussi adonné aux délices du « Data Journalism ». On découvre notamment dans son dossier sur « La France des records » que c’est à Mulhouse qu’il y a le plus de jeunes et à Marnes-la-Coquette le plus de riches, que c’est en Dordogne que l’on compte le plus de retraités, en Lozère le plus de chômeurs et en Touraine le plus de francs maçons ; last but not least, c’est à Montpellier qu’il y a le plus de fumeurs de cannabis, mais le Nord-Pas-de-Calais l’emporte pour l’alcoolisme, l’obésité et la consommation de viande de cheval.

On le voit, si les médias de masse ont encore des efforts à faire pour mieux coller à ce qui rassemble les Français, les médias de segmentation ont aussi de beaux jours devant eux pour répondre aux attentes spécifiques des multiples tribus gauloises …

Bonne reprise, bon travail, et à jeudi prochain pour une nouvelle « Matière à réflexion ».




jeudi 14 octobre 2010

Défendre l'usage du papier

Intéressante analyse de l'agence Seprem qui apporte des arguments utiles pour convaincre certains clients séduits par le tout virtuel.


Défendre le papier, un enjeu moral et marketing

Lorsque Michel-Edouard Leclerc annonce que son enseigne a pour objectif la suppression définitive des prospectus en 2020, tout le monde applaudit, tant le papier est devenu un symbole de la destruction de la nature par des industriels irresponsables, et ceci à tous les niveaux de la société : à l’école, les enfants dessinent (sur du papier) le triste destin des chênes centenaires que l’on abat ; au bureau, nous faisons suivre nos courriels de la mention « pour préserver l’environnement, n’imprimer que si cela est vraiment nécessaire » ; dans les directions de la communication, on tremble à l’idée d’être critiqué pour avoir imprimé un magazine client ou un rapport annuel …

Face à tant d’émotion, l’association Culture Papier réagit en communiquant des informations qui doivent nous faire réfléchir : selon l’Ademe, la production de papier est à l’origine de la plantation de 500 000 hectares de forêt supplémentaires en France en 10 ans seulement, soit la surface du département des Bouches-du-Rhône ou de l’île de Bali ; le papier est le seul support qui soit issu de ressources renouvelables, biodégradables et recyclables jusqu’à 5 fois ; enfin, avec 60 % des papiers et cartons recyclés, c’est aussi la matière première actuellement la mieux recyclée en France. Bien sûr, le papier n’est pas exempt de critiques, mais il faut bien reconnaître qu’il est beaucoup plus attaqué que l’Internet dont les besoins en énergie représentent déjà 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit l’équivalent du trafic aérien mondial !

Lorsque les professionnels de la communication n’ignorent pas ces données (ce qui est rare), ils font semblant de ne pas les connaître par peur de ne pas apparaître comme suffisamment responsables. Or, c’est en agissant ainsi qu’ils ne sont pas responsables, si l’on considère que leur premier impératif professionnel est d’utiliser les supports les mieux adaptés à leurs messages et à leur cible. Si les catalogues et mailings imprimés reviennent en force malgré cette mauvaise image et un coût supérieur à l’Internet, c’est bien parce qu’ils sont efficaces pour faire connaître et vendre des produits, des services et des idées. Et si les « pure players » de l’information se lancent dans l’édition de magazines, c’est bien parce qu’ils ont conscience qu’à côté de l’Internet, certaines informations et analyses ont besoin du support imprimé pour être traitées correctement.

Plutôt que de se réfugier dans des postures vertueuses qui vont à l’encontre de l’efficacité qu’ils recherchent, médias et communicants feraient mieux d’utiliser les supports imprimés qu’ils éditent pour informer leurs destinataires de réalités écologiques qu’ils ignorent et lever des préventions qui n’ont pas lieu d’être et nuisent à leur efficacité.

SEPREM ÉTUDES & CONSEIL, spécialiste des études et stratégies médias/messages
vous propose une nouvelle « Matière à réflexion » pour comprendre et anticiper l’évolution des médias.